*Un article publié précédemment sur La Libre Eco
Il n’est plus un jour sans que l’on parle d’intelligence artificielle (IA) et plus particulièrement de ChatGPT. La montée en puissance de l’IA se poursuit d’année en année : reconnaissance de formes, détection de cellules cancéreuses, productions de musique ou d’images, et enfin ce qui visiblement fait beaucoup plus de bruit, production de textes, très souvent réalistes et cohérents (mais pas toujours). Au-delà du buzz word surutilisé depuis un certain temps l’IA devient donc de plus en plus une réalité avec laquelle il faut et faudra compter pour la réalisation de tâches autrefois complètement à charge des personnes.
À l’échelle humaine, ce n’est pas la première fois que nous rencontrons un changement technologique à fort effet impactant, et l’on sait qu’il y aura des résistances aux changements qu’il induira, réticences parfaitement justifiées dans certains cas. Néanmoins le monde de l’entreprise devra embrasser cette (r)évolution qui modifiera sans doute nos façons de fonctionner, et ce d’une façon similaire aux changements apportés par la diffusion de l’informatique dans toutes les couches de l’économie et de la société lors des dernières décennies. Si l’informatique ne nous a pas permis d’en “faire moins” (en lui faisant faire des tâches à notre place) elle nous a surtout d’en faire plus et d’aller plus vite, c’est-à-dire d’être plus productifs et il en sera de même avec l’IA comme on le voit déjà se dessiner avec les multiples outils, entre autres sur base de chatGPT, qui éclosent régulièrement.
Comme les IA actuelles sont basées sur de l’apprentissage automatique (machine learning) à partir de données historiques, on peut affirmer que ces IA sont en quelque sorte data driven. Tout comme le sont devenues certaines pratiques de management ou de marketing depuis l’avènement du big data. Or ces façons de fonctionner basées sur les données ne peuvent être décidées et pleinement utilisées que par des responsables qui y sont un tant soit peu éduqués, c’est-à-dire ayant une data literacy (ou culture des données ou encore littératie des données). Cette culture des données se réfère à la capacité d’une personne à lire, comprendre, créer et communiquer efficacement des données. Cela implique la capacité de comprendre les concepts de base liés aux données, tels que les types de données, les statistiques, la visualisation de données, ainsi que la capacité de comprendre et d’analyser les données dans leur contexte. L’expansion initiale de l’informatique pour tous s’est accompagnée d’une popularité relativement large de langages de programmation comme le basic avant de connaître un recul avec l’arrivée de nombreux outils dédiés aux tâches spécifiques comme les tableurs et les bases de données par exemple.
Néanmoins celles et ceux qui ont appris à coder ont gardé un avantage dans l’automatisation de bien des tâches (on voit d’ailleurs aujourd’hui le retour d’un plaidoyer pour un enseignement plus large du codage pour toutes et tous dès le plus jeune âge). Il risque d’en être de même pour la data literacy, des outils généralistes comme chatGPT vont permettre à tout un chacun de se saisir des possibilités de l’IA, mais celles et ceux qui seront armés pour aller plus loin auront un avantage concurrentiel dans le monde économique. Les décideurs qui seront acculturés à ce monde des données seront aussi mieux à mêmes de comprendre les possibilités, les limitations et les problèmes de l’IA. Cette littératie leur permettra aussi de dialoguer plus facilement avec les data scientists et autres profils qui seront chargés de mettre en production les projets industriels customisés d’analyses de données et d’automation via le machine learning. C’est dans cette optique de diffusion de cette culture des données qu’un nouveau Certificat en Data Management à destination de profils business est proposé depuis peu par ICHEC Formation Continue, pour, modestement, contribuer sa diffusion au service du management.